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Érigées sur un promontoire rocheux au fond d’une étroite vallée entre les rivières de la Bedaine et de la Maronne, les Tours de Carbonnières dressent depuis le 11ème siècle leurs silhouettes dans la verdure et la forêt sauvages qui les entourent. L’existence d’un castrum sur ce site remonte au premier âge féodal. A cette époque, des bâtiments étaient déjà implantés sur l’éperon mais il ne s’agissait pas des deux Tours actuelles ; c’étaient probablement des bâtiments en bois d’allure modeste (motte féodale). Les deux tours actuelles se dressent à une distance de 20 mètres environ l’une de l’autre ; bâties en gros blocs de granit soigneusement appareillés et régulièrement assisés, elles sont dénuées de tout contrefort et sont bien ancrées sur la roche affleurante. De forme carrée, elles datent du 13ème et du 15ème siècles. Leur hauteur d’origine pouvait atteindre 20 à 25 m, aujourd’hui elle est de 18 m. Leur présence montre l’existence de deux familles distinctes sur le rocher : les Carbonnières et les Montal. Les deux Tours seront vendues au 13ème siècle à Bertrand de Sermur et au Seigneur de Surclam.
Un village existait sur le site de Carbonnières, c'était un doublé du village de Goulles et ses habitants étaient au service ou sous la protection des Seigneurs de Carbonnières. Il se situait sur les versants sud et ouest. La dernière maison qui fut construite date de 1624 et a une voûte en plein cintre ; ce serait une maison ecclésiastique car elle porte sur le linteau de sa porte l’inscription « 1624 à Bourbouze». Ce village possédait également une étude notariale, une chapelle castrale dédiée à Ste Catherine et une maladrerie. Il est composé d’une quinzaine de maisons et a été complètement abandonné en 1948 Ses habitants étaient surtout des paysans. Ce site était relié à son voisin Merle par un chemin portant le nom de chemin Merlin (voir page promenades). |
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'Le secret de Carbonnières'
La légende raconte qu'en un temps où la lèpre, venue d'on ne sait où, ravageait le pays. Les habitants du village de Carbonnières n'étaient pas épargnés par ce fléau. Un jour ils voient arriver une belle jeune femme. Qui est-elle ? Nul ne le sait. A cette époque les tours étaient habitées par le jeune seigneur Bertrand. Bel homme, gaie, aimé de tous il fut envouté par la beauté de Catarina et en tombe immédiatement amoureux. La femme est mystérieuse, elle connait les plantes qui guérissent, elle sait où les trouver et quand les cueillir. Elle soigne la lèpre, les fièvres, elle accouche les femmes et remet sur pieds les bêtes malades...Bien vite les jaloux font courir le bruit 'et si cette étrangère guérisseuse était une sorcière ? Et si, pour si bien connaître les plantes elle avait pactisé avec le diable ? La rumeur enfle dans le village, le châtelain ne parvient pas à faire rendre raison à cette foule de plus en plus agressive. La chasse à la sorcière s'organise peu à peu ... jusqu'à ce qu'un soir la jeune femme soit capturée par des hommes et des femmes terrorisés. La malheureuse est ensevelie vivante jusqu'au cou et décapitée tout près du village. Le jeune châtelain Bertrand, fou de chagrin et d'amour, s'enferme alors dans sa Tour pour ne plus en ressortir. Des gémissements, des pleurs des hurlements de désespoir emplirent les nuits de Carbonnières. Puis un jour, après plusieurs mois de folie destructrice ... plus rien. La tristesse s'installe dans les cœurs, qu'est devenu le jeune seigneur, la colère et la honte s'abattent sur les villageois. Les familles commencent à le quitter, les habitants délaissent leur maison, leur jardin, leur pré ... ils partent s'installer ailleurs pour chercher l'oubli. C'est ainsi, nous dit la légende, que le village s'est vidé de ses habitants. |
Merle et Carbonnières
Plus d'infos sur les Tours de Merle : |